Et par le développement de son système, il offrira à chacun la possibilité de faire de même.
C'est sans doute celui de la Sagesse,
C'est celui auquel je crois.
Ayez confiance, car je vous le dis: le Bonheur, l'Amour, existent.
Pas seulement en rêves, pas seulement en tant que possibles, mais bien ici et maintenant.
Et leur espérance de vie dépasse les 365 jours...
Célébrons donc, mes amis, car la Vie peut nous rendre ce que nous lui offrons.
Buvons donc, mes amis, car le fruit est doux, qui est né d'une graine de bonne volonté.
Fêtons donc, mes amis, car la Vie est une fête, dont nous sommes les acteurs.
En effet, il dépend de chacun de nous, de chaque pas, de chaque respiration, que notre volonté bonne s'imprime dans la matière, crée un monde de paix, de joie, d'amour, de fête.
Nous ne pouvons peut-être pas changer le cours des choses, interférer avec le chemin d'autrui à notre guise.
Mais j'ai acquis la certitude suivante: il appartient à chacun d'entre nous de changer le cours de sa propre vie, d'influencer par sa volonté bonne son chemin et celui d'autrui.
Car c'est en rayonnant l'amour, la compassion, la joie, l'équanimité (pour reprendre ces mots qui ne sont pas de moi) que nous dirigeons nos pas vers notre propre bonheur, accomplissement, vocation, but, comme vous voudrez l'appeler; mais que nous offrons aussi à autrui un regard lumineux, une alternative, une opportunité auxquels il est libre de prêter ou non son attention.
Célébrons donc, mes amis, cette vie que nous partageons, qui nous permet d'avancer et d'apprendre, chaque jour, et qui nous offre de croiser, comme par hasard, ces autres qui sont aussi sur leur propre chemin, dans leur propre quête, et dont la rencontre peut nous apporter, pour peu qu'on lui en laisse la chance, le Bonheur, la Sagesse, l'Amour.
Remercions la Vie, de nos offrir autant d'opportunités pour construire notre bonheur, remercions chaque personne, qui a un jour croisé nos pas, et qui nous a aidé à comprendre, à avancer, à aimer, à vivre...
Mais comment l'être humain fait-il pour atteindre autant de raffinement et d'efficacité dans l'art, plus ou moins subtil, de s'auto-détruire?
Il faut concéder qu'il bénéficie de milliers d'années d'entraînement et d'expérience.
Mais pourquoi en arrive-t-il encore et toujours au même point, de se détruire, et d'emporter avec lui ce qu'il a de plus cher?
Je pense à cette fille, jeune et jolie, mariée à un homme doux, entourée d'amis qui ne demandent qu'à l'aider, et qui leur ment, les fuit, et s'empoisonne à grand renfort de médicaments.
Je pense à ce jeune homme, qui a la santé, un travail qui lui plaît, des collègues qui sont devenus ses amis, avec qui il passe une soirée arrosée avant de les frapper, les insulter, et de se noyer dans son alcool seul au bord d'un trottoir.
Je pense à ce père de famille, qui prend la route avec sa femme, ses enfants, et quelques verres de vin blanc, et qui se retrouve seul contre un arbre, au milieu des débris de son véhicule et de ses être chéris.
Je pense à cette fière matriarche, qui traîne une maladie alarmante pour ses proches, mais qui les insulte encore quand ils l'ont accompagnée se faire soigner, espérant qu'il ne soit pas déjà trop tard.
Et tant d'autres...
Nous avons tous des images en tête, des noeuds au coeur à l'évocation de cette amère constatation: il semble que l'être humain tienne plus à la destruction qu'à la vie.
Peut-être qu'il aime souffrir?
Parce qu'au moins sa souffrance, si il la provoque, alors il a le sentiment de la contrôler.
La sienne, et aussi celle de ses proches.
Mais qu'est devenue la vie, pour qu'elle soit autant redoutée?
Ou qu'est devenu l'être humain?
Lequel des deux a chû?
Il est parfois dit, cru, affirmé, postulé, etc. que la Vérité ne serait pas de ce monde. Que même si Elle existe, Elle nous est inatteignable.
Face à ce postulat, ce fait, cet axiome, bref, ce point de départ, certains renoncent à La chercher, renoncent à Sa valeur, et sombrent qui dans le relativisme, qui dans le nihilisme, qui dans le désespoir...
D'autres se réfugient dans l'espoir et dans la déresponsabilisation que proposent les religions. Il est toutefois préoccupant qu'au nom du dogme, du mystère, de la croyance qui remplace la Vérité dans cette option, l'erreur et l'hérésie soient quand même pourchassées sans relâche ni tolérance d'aucune sorte...
D'autres encore ont essayé de bâtir des systèmes logiquement cohérents posant d'autres hypothèses de traverses, comme un accès qu'aurait l'âme à la contemplation de la Vérité avant son incarnation, ou après, dans un merveilleux royaume féerique dont la Vie ne serait que l'antichambre, ou encore qu'il nous faut collecter des miettes de vérités dans chacune de nos (nombreuses) vies successives pour parvenir un jour peut-être à l'état de Maître du Puzzle...
Et moi dans tout ça? J'ai été tenté, et j'ai tenté plusieurs versions de chacune de ces options. Et aucune ne me satisfait.
Pourquoi?
Parce que chacune d'elle, à sa manière, déprécie plus que nécessaire la Vie ici et maintenant, alors qu'Elle est la seule certitude que nous ayons.
Qu'est-ce que je propose alors?
Rien. Je ne suis ni plus sage, ni plus intelligent que ce que chacun d'entre nous peut atteindre, s'il s'en donne la peine.
Tout au plus je me pose davantage de questions que la moyenne, mais ceci est, par définition, relatif.
J'ignore si une Vérité absolue existe, et si Elle existe, j'ignore si et comment Elle nous serait atteignable.
Ce que je sais, c'est que je vis ici et maintenant.
Je sais que je suis soumis à la fois au temps et à l'espace, sous certains aspects de ma personne tout du moins.
À partir de moi, ici, maintenant, j'ai une base que je crois solide et à partir de laquelle je vais m'aventurer de plus en plus loin.
Je vais continuer de chercher le bien, le bon, le mieux, le plus "vrai" possiblement atteignable par mes modestes moyens.
Ainsi, je n'aurai rien à regretter, ni aujourd'hui, ni demain, ni jamais.
Et si je trouve la Vérité ici-bas, j'essayerai de La transmettre, si Elle est transmissible.
Et si je ne La trouve pas, parce que je ne suis pas assez éveillé, pas assez sage, ou parce qu'Elle n'est pas atteignable, mais que par contre Elle existe ailleurs?
Entre nous, si Elle existe depuis toujours, en dehors du temps et de l'espace, et qu'Elle attend de toute éternité qu'on l'atteigne enfin, Elle ne m'en voudra pas je suppose si j'ai quelques petits jours de ma vie de retard sur Son planning.
Ah! Et si Elle n'existait pas? Si Elle n'était qu'une construction de nos esprits malades et/ou idéalistes?
Dans ce cas, j'aurai quand même fait de ma vie et de mon monde la meilleure des vies possibles dans le meilleur des mondes possibles, ici et maintenant.
Parfois je me sens si serein et si lumineux en pleine obscurité.
Parfois je me sens si tourmenté et si sombre en pleine lumière.
Il doit y avoir un juste milieu...
Mais où est-il?
Imaginez que le Créateur de toutes choses ait envoyé Ses Messagers pour connaître Ses oeuvres que nous sommes.
À l'heure où l'humanité n'a jamais été aussi connectée, à l'heure où chacun de ses membres peut parler à tous, que trouveraient-Ils sur ses merveilleux outils de communication?
Ses intérêts sur ses "moteurs de recherche"? Luxe, mondanités, pouvoir, sexe, violence, ironie, people, fashion, banalités, futilités, commerce...
Ses "réseaux sociaux"?
Apparences, reconnaissance, drague, nihilisme, ego, ego, ego...
Et l'argent, l'euromillion, sont ses aspirations, ses rêves, ses bonheurs...
Et le malheur d'autrui lui donne du plaisir, la fait rire...
Et s'Ils regardaient plus loin que le réseau que l'humanité forme aujourd'hui, s'Ils étudiaient ses comportements réels?
Chaque individu emmuré dans sa propre prison dorée, se bouchant et les yeux et la bouche et les oreilles, pour surtout ne pas déranger ni être dérangé, pour surtout ne pas voir son voisin, surtout ne pas rencontrer l'inconnu...
Et sourire et s'ouvrir uniquement aux rares élus qui ne le mettent pas en danger de perdre son bien-aimé confort...
Regardons-la en face.
Est-ce que cette humanité-là mérite vraiment d'être sauvée?
Le vieux Socrate radotait: "je sais que je ne sais rien".
Platon son disciple, Aristote après lui, les innombrables philosophes à travers les âges, et moi y compris, tous nous n'avons rien compris.
Tous, à quelques exceptions près, nous avons parlé de connaissance, de savoir.
Tous, nous utilisons concepts et théories pour tenter de saisir la réalité.
Tous, nous décrions les sceptiques et les béotiens qui songent à remettre nos belles certitudes en question.
-Vous les philosophes, perdus dans vos grandes théories, me direz-vous.
Certes.
Mais est-ce vraiment un vice propre aux théoriciens?
Nous atteignons il faut l'avouer, un certain raffinement dans l'erreur. Et fous que nous sommes, nous tirons même de l'orgueil de la complexité chirurgicale toujours grandissante de nos systèmes.
Mais je crois profondément que les déboires des philosophes ne sont que l'illustration des problèmes de tout un chacun.
Le propre du philosophe a toujours été de mettre le doigt là où ça fait mal, et Socrate le premier.
Finalement, n'explicitons-nous pas les fondements implicites de tous les fonctionnements quotidiens, les vôtres inclus?
Soyons honnêtes envers nous-mêmes: nous utilisons tous et à chaque instant des concepts, des catégories pour tenter de saisir notre environnement.
Nous cherchons tous des théories pour le comprendre, l'expliquer, le contrôler.
Nous avons tous besoin d'un système pour nous définir, pour nous situer, pour pouvoir fonctionner.
Le problème que je vois est qu'aucun mot, aucun concept, aucun système du plus fruste au plus sophistiqué, n'est capable de nous donner cette connaissance que nous cherchons si avidement.
Ce n'est somme toute que logique. Comment une construction mentale pourrait-elle nous mettre au contact de la réalité non-mentale?
C'est la conséquence peut-être la plus grave de la soif de connaissance intrinsèque à nos esprits: nous construisons tous notre système, et pire, nous croyons qu'il est la réalité.
Tragique méprise!
Tout ce que nous faisons, c'est de nous construire notre propre prison. Et plus ses barreaux sont subtils, plus il est facile de les oublier...
Mais ce n'est pas tout, non contents de nous enfermer nous-mêmes dans nos certitudes illusoires, nous prenons un malin plaisir à capturer les autres pour les enfermer à leur tour dans de jolies petites cages catégorielles.
Vous admettrez que cela n'est pas bien charitable. Mais faisons-nous réellement autre chose de nos proches, collègues, connaissances, etc. ?
J'affirme que vouloir décrire, connaître, comprendre les gens et les choses, n'est rien d'autre que les réduire à des pièces dans notre échiquier mental, dans notre petit monde privé que nous gouvernons à notre guise.
Mais alors, que faire? Doit-on pour autant se résigner au solipsisme, sans jamais connaître rien ni personne?
J'en doute. Ce serait un aveu de faiblesse que nous sommes tous bien trop orgueilleux pour endosser, et à juste titre.
Non, il ne faut pas baisser les bras, mais ne faut pas non plus se bercer d'illusions.
Nous avons en nous ces ressources incroyables qui nous permettent d'aller vers le monde, d'hypothétiser, d'avancer.
Mais ayons l'humilité de reconnaître que nos constructions mentales restent des constructions mentales, que nous essayons de comprendre l'autre et le monde, mais sans les saisir, les réduire, les instrumentaliser.
La connaissance n'est peut-être qu'une première tentative, un premier pas.
Quand nous serons comme Socrate, assez sages ou assez fous pour connaître notre inconnaissance, alors nous serons en mesure de commencer le deuxième voyage, celui vers la Rencontre avec l'autre et avec le monde, et qui sait, peut-être du même coup vers l'émerveillement et vers le Bonheur?
"Puisse la permanence des astres t'être un appui dans l'amplitude indéfinie de l'univers et leur lumière illuminer les ressentiments sombres dans ton esprit..." P.